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| | POÈMES DE CI DE LA; | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: POÈMES DE CI DE LA; Mar 1 Jan - 15:51 | |
| Les mois
Janvier nous prive de feuillage ; Février fait glisser nos pas ; Mars a des cheveux de nuage, Avril, des cheveux de lilas ;
Mai permet les robes champêtres ; Juin ressuscite les rosiers ; Juillet met l’échelle aux fenêtres, Août, l’échelle aux cerisiers.
Septembre, qui divague un peu, Pour danser sur du raisin bleu S’amuse à retarder l’aurore ;
Octobre a peur ; Novembre a froid ; Décembre éteint les fleurs ; et, moi, L’année entière je t’adore !
Poèmes de Louise Rose Etiennette Gérard, dite Rosemonde Gérard
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| | | Flo81 GENTIL MEMBRE
Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mer 2 Jan - 8:39 | |
| Il est très joli ce poème Cristal, mais vivement le printemps ! | |
| | | calou GENTIL MEMBRE
Date d'inscription : 28/08/2011 Age : 76
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mer 2 Jan - 9:01 | |
| oui, moi aussi j attend le printemps a mon avis il n est pas pret d arriver avec ce froid qui ne vient pas ,nous avons aujourd hui 9 degré j ai l impression que l hiver ne sait pas encore installé
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mer 6 Fév - 10:55 | |
| vivement le printemps |
| | | nanou GENTIL MEMBRE
Date d'inscription : 22/02/2011 Age : 72
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mer 6 Fév - 11:47 | |
| - Flo81 a écrit:
- Il est très joli ce poème Cristal, mais vivement le printemps !
je suis d'accord avec toi | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Ven 1 Mar - 16:42 | |
| Pour ne pas vivre seul Pour ne pas vivre seul On vit avec un chien On vit avec des roses Ou avec une croix Pour ne pas vivre seul On s'fait du cinéma On aime un souvenir Une ombre, n'importe quoi Pour ne pas vivre seul On vit pour le printemps Et quand le printemps meurt Pour le prochain printemps Pour ne pas vivre seul Je t'aime et je t'attends pour avoir l'illusion De ne pas vivre seule, de ne pas vivre seule Pour ne pas vivre seules Des filles aiment des filles Et l'on voit des garçons Épouser des garçons Pour ne pas vivre seuls D'autres font des enfants Des enfants Qui sont seuls Comme tous les enfants Pour ne pas vivre seul On fait des cathédrales Où tous ceux Qui sont seuls S'accrochent à une étoile Pour ne pas vivre seule Je t'aime et je t'attends pour avoir l'illusion De ne pas vivre seule Pour ne pas vivre seul, On se fait des amis Et on les réunit Quand vient les soirs d'ennui On vit pour son argent, Ses rêves, ses palaces Mais on n'a jamais fait Un cercueil à deux places Pour ne pas vivre seule, Moi je vis avec toi Je suis seule avec toi, Tu es seul avec moi. Pour ne pas vivre seul On vit comme ceux qui veulent Se donner l'illusion De ne pas vivre seul. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Ven 1 Mar - 16:58 | |
| Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage
Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage, Et la mer est amère, et l’amour est amer, L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer, Car la mer et l’amour ne sont point sans orage. Celui qui craint les eaux qu’il demeure au rivage, Celui qui craint les maux qu’on souffre pour aimer, Qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer, Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage. La mère de l’amour eut la mer pour berceau, Le feu sort de l’amour, sa mère sort de l’eau, Mais l’eau contre ce feu ne peut fournir des armes. Si l’eau pouvait éteindre un brasier amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j’eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Cette entrée a été publiée dans MARBEUF Pierre de, XVIème.
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| | | pineda GENTIL MEMBRE
Date d'inscription : 01/07/2011 Age : 53
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Sam 2 Mar - 1:20 | |
| ils sont tristes ces poèmes. comment vas tu cristal? | |
| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Sam 2 Mar - 3:51 | |
| La ronde des mois - -- Rosemonde GERARD Janvier prend la neige pour châle ; Février fait glisser nos pas ; Mars de ses doigts de soleil pâle, Jette des grêlons aux lilas. Avril s'accroche aux branches vertes ; Mai travaille aux chapeaux fleuris ; Juin fait pencher la rose ouverte prés du beau foin qui craque et rit. Juillet met les œufs dans leurs coques Août sur les épis mûrs s'endort ; Septembre aux grands soirs équivoques, Glisse partout ses feuilles d'or. Octobre a toutes les colères, Novembre a toutes les chansons Des ruisseaux débordant d'eau claire, Et Décembre a tous les frissons. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Dim 3 Mar - 13:49 | |
| Que serais-je sans toi?
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue Une corde brisée aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues. Terre, terre, voici ses rades inconnues.
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant Que cette heure arrêtée au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
LOUIS ARAGON
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| | | pineda GENTIL MEMBRE
Date d'inscription : 01/07/2011 Age : 53
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Lun 4 Mar - 1:07 | |
| magnifique poème | |
| | | catherine62 GENTIL MEMBRE
Date d'inscription : 15/01/2013 Age : 58
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Lun 4 Mar - 2:43 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mar 5 Mar - 15:48 | |
| La branche d’amandier Alphonse de LAMARTINE
Recueil : "Nouvelles méditations poétiques"
De l’amandier tige fleurie, Symbole, hélas! de la beauté, Comme toi, la fleur de la vie Fleurit et tombe avant l’été.
Qu’on la néglige ou qu’on la cueille, De nos fronts, des mains de l’Amour, Elle s’échappe feuille à feuille, Comme nos plaisirs jour à jour!
Savourons ces courtes délices; Disputons-les même au zéphyr, Epuisons les riants calices De ces parfums qui vont mourir.
Souvent la beauté fugitive Ressemble à la fleur du matin, Qui, du front glacé du convive, Tombe avant l’heure du festin.
Un jour tombe, un autre se lève; Le printemps va s’évanouir; Chaque fleur que le vent enlève Nous dit : Hâtez-vous de jouir.
Et, puisqu’il faut qu’elles périssent, Qu’elles périssent sans retour! Que ces roses ne se flétrissent Que sous les lèvres de l'amour. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mar 5 Mar - 15:59 | |
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Les comtemplations > La vie aux champs
Victor Hugo
La vie aux champs
Le soir, à la campagne, on sort, on se promène, Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine; Moi, je vais devant moi; le poëte en tout lieu Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu. Je vais volontiers seul. Je médite ou j'écoute. Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route, J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit; Et tout homme est un livre où Dieu lui-même écrit. Chaque fois qu'en mes mains un de ces livres tombe, Volume où vit une âme et que scelle la tombe, J'y lis.
Chaque soir donc, je m'en vais, j'ai congé, Je sors. J'entre en passant chez des amis que j'ai. On prend le frais, au fond du jardin, en famille. Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille; N'importe: je m'assieds, et je ne sais pourquoi Tous les petits enfants viennent autour de moi. Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent. C'est qu'ils savent que j'ai leurs goûts; ils se souviennent Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons Et les bêtes qu'on voit courir dans les sillons. Ils savent que je suis un homme qui les aime, Un être auprès duquel on peut jouer, et même Crier, faire du bruit, parler à haute voix; Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois, Et qu'aujourd'hui, sitôt qu'à leurs ébats j'assiste, Je leur souris encor, bien que je sois plus triste; Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais Me fâcher; qu'on s'amuse avec moi; que je fais Des choses en carton, des dessins à la plume; Que je raconte, à l'heure où la lampe s'allume, Oh! des contes charmants qui vous font peur la nuit; Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit.
Aussi, dès qu'on m'a vu: «Le voilà!» tous accourent. Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent Avec leurs beaux grands yeux d'enfants, sans peur, sans fiel,
Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel!
Les petits -- quand on est petit, on est très-brave -- Grimpent sur mes genoux; les grands ont un air grave; Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris, Des albums, des crayons qui viennent de Paris; On me consulte, on a cent choses à me dire, On parle, on cause, on rit surtout; -- j'aime le rire, Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs, Mais le doux rire honnête ouvrant bouches et coeurs, Qui montre en même temps des âmes et des perles.
J'admire les crayons, l'album, les nids de merles; Et quelquefois on dit quand j'ai bien admiré: «Il est du même avis que monsieur le curé.» Puis, lorsqu'ils ont jasé tous ensemble à leur aise, Ils font soudain, les grands s'appuyant sur ma chaise, Et les petits toujours groupés sur mes genoux, Un silence, et cela veut dire: «Parle-nous.»
Je leur parle de tout. Mes discours en eux sèment Ou l'idée ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt Le ciel, Dieu qui s'y cache, et l'astre qu'on y voit. Tout, jusqu'à leur regard, m'écoute. Je dis comme Il faut penser, rêver, chercher. Dieu bénit l'homme, Non pour avoir trouvé, mais pour avoir cherché. Je dis: Donnez l'aumône au pauvre humble et penché; Recevez doucement la leçon ou le blâme. Donner et recevoir, c'est faire vivre l'âme! Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs, Il faut que la bonté soit au fond de nos pleurs, Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos délires, Il faut que la bonté soit au fond de nos rires; Qu'être bon, c'est bien vivre, et que l'adversité Peut tout chasser d'une âme, excepté la bonté; Et qu'ainsi les méchants, dans leur haine profonde, Ont tort d'accuser Dieu. Grand Dieu! nul homme au monde N'a droit, en choisissant sa route, en y marchant, De dire que c'est toi qui l'as rendu méchant; Car le méchant, Seigneur, ne t'est pas nécessaire!
Je leur raconte aussi l'histoire; la misère Du peuple juif, maudit qu'il faut enfin bénir; La Grèce, rayonnant jusque dans l'avenir; Rome; l'antique Égypte et ses plaines sans ombre, Et tout ce qu'on y voit de sinistre et de sombre. Lieux effrayants! tout meurt; le bruit humain finit. Tous ces démons taillés dans des blocs de granit, Olympe monstrueux des époques obscures, Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures, Sont assis au désert depuis quatre mille ans; Autour d'eux le vent souffle, et les sables brûlants Montent comme une mer d'où sort leur tête énorme; La pierre mutilée a gardé quelque forme De statue ou de spectre, et rappelle d'abord Les plis que fait un drap sur la face d'un mort; On y distingue encor le front, le nez, la bouche, Les yeux, je ne sais quoi d'horrible et de farouche Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux. Le voyageur de nuit, qui passe à côté d'eux, S'épouvante, et croit voir, aux lueurs des étoiles, Des géants enchaînés et muets sous des voiles.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mar 12 Mar - 10:04 | |
| Et la nature souffre… Le soleil épuisé réchauffe les esprits Se sacrifiant au cœur de la vie Et le ciel désarmé sourit encor’ de bleu Faisant croire à son air bien-heureux Le printemps attendu s’est montré doucement Pour amenuiser tous les tourments Illuminant un peu tous nos doux paysages Redonnant le sourire aux visages Mais la nature souffre et ne peut le cacher Derrière son verdoyant Les séismes expriment toutes les anxiétés De ce monde criant Et la nature souffre… Et la nature souffre… A travers les volcans et tous les tremblements Écoutons le message blessant Envers les faux humains et leurs intolérances La Terre nous montre ses souffrances Il ne faut l’ignorer et tant la polluer Pour une planète respectée Estimons la nature sans qui nous n’serons rien Pollués au milieu des chemins Mais la nature souffre et ne peut le cacher Emportant des blessés Par la faute des modernités d’aujourd’hui Tuant bien trop de vies Et la nature souffre… Et la nature souffre… Valérie S. (Art & Poèmes) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Mer 13 Mar - 3:17 | |
| Les Yeux d'Elsa Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire J'ai vu tous les soleils y venir se mirer S'y jeter à mourir tous les désespérés Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent L'été taille la nue au tablier des anges Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée Sept glaives ont percé le prisme des couleurs Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche Par où se reproduit le miracle des Rois Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois Le manteau de Marie accroché dans la crèche Une bouche suffit au mois de Mai des mots Pour toutes les chansons et pour tous les hélas Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux L'enfant accaparé par les belles images Écarquille les siens moins démesurément Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où Des insectes défont leurs amours violentes Je suis pris au filet des étoiles filantes Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août J'ai retiré ce radium de la pechblende Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu Ô paradis cent fois retrouvé reperdu Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent Moi je voyais briller au-dessus de la mer Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa Louis Aragon Extrait de "Les Yeux d'Elsa" |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Ven 15 Mar - 17:14 | |
| Poème à mon frère blanc Léopold Sédar SENGHOR Cher frère blanc, Quand je suis né, j’étais noir, Quand j’ai grandi, j’étais noir, Quand je suis au soleil, je suis noir, Quand je suis malade, je suis noir, Quand je mourrai, je serai noir. Tandis que toi, homme blanc, Quand tu es né, tu étais rose, Quand tu as grandi, tu étais blanc, Quand tu vas au soleil, tu es rouge, Quand tu as froid, tu es bleu, Quand tu as peur, tu es vert, Quand tu es malade, tu es jaune, Quand tu mourras, tu seras gris. Alors, de nous deux, Qui est l’homme de couleur ? Notes biographiques Léopold SEDAR SENGHOR (Joal 1906 - ) Homme politique et écrivain sénégalais. Président de la république du Sénégal de 1960 à 1980. A publié des essais, où il définit la notion de "négritude" et des recueils de poèmes (Éthiopiques 1956 - Nocturnes 1961) |
| | | Flo81 GENTIL MEMBRE
Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Sam 16 Mar - 0:34 | |
| merci Cristal. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Sam 23 Mar - 12:41 | |
| Les moulins de mon cœur
Comme une pierre que l'on jette, dans l'eau vive d'un ruisseau et qui laisse derrière elle, des millions de Ronds dans l'eau...
Comme un manège de lune avec ses Chevaux d'étoiles, comme un anneau De Saturne, un ballons de carnavals, Comme le chemin de rondes que font Sans cesses les heures, le voyage autour Du monde d’un tournesol dans sa fleur, Tu fais tourner de ton nom tous les moulins De mon cœur ;
Comme un écheveau de laine entre les Mains d’un enfant ou les mots d’une Rengaine pris dans les harpes du vent, Comme un tourbillon de neige comme un Vol de goéland, sur des forets de Norvège, Sur des moutons d’océans, comme le chemin De rondes que font sans cesses les heures, le Voyage autour du monde d’un tournesol dans Sa fleur, tu fais tourner de ton nom tous les Moulins de mon cœur ;
Ce jour près de la source, Dieu sait ce que tu M’as dit, Mais l’été finit sa course, l’oiseau Tomba de son nid et voila que sur le sable Mon pas s’efface déjà et je suis seul à la table Qui résonne sous mes doigts ; comme un Tambourin qui pleure sous les gouttes de la Pluie, comme les chansons qui meurt aussitôt Qu’on les oublies ; Et les feuilles de l’automne Rencontres des ciels moins bleus et ton absence Leurs donnes la couleur de tes cheveux…
Une pierre que l'on jette, dans l'eau vive d'un Ruisseau et qui laisse derrière elle, des millions De ronds dans l'eau...au vent des quatre saisons Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de Mon cœur…
Michel Legrand
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Dim 24 Mar - 4:10 | |
| Morceau choisi : Le Vase brisé
Le vase où meurt cette verveine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine : Aucun bruit ne l'a révélé.
Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre, En a fait lentement le tour.
Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s'est épuisé ; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est brisé.
Souvent aussi la main qu'on aime, Effleurant le cœur, le meurtrit ; Puis le cœur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt ;
Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde ; Il est brisé, n'y touchez pas. Sully Prudhomme |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Dim 24 Mar - 11:35 | |
| Poème d'Alphonse Daudet.
Vous souvient-il un peu de ce que vous disiez, Mignonne, au temps des cerisiers ?
Ce qui tombait du bout de votre lèvre rose, Ce que vous chantiez, ô mon doux bengali, Vous l’avez oublié, c’était si peu de chose, Et pourtant, c’était bien joli… Mais moi je me souviens (et n’en soyez pas surprise), Je me souviens pour vous de ce que vous disiez. Vous disiez (à quoi bon rougir ?)…donc vous disiez… Que vous aimiez fort la cerise, La cerise et les cerisiers.
II
Vous souvient-il un peu de ce que vous faisiez, Mignonne, au temps des cerisiers ?
Plus grands sont les amours, plus courte est la mémoire Vous l’avez oublié, nous en sommes tous là ; Le cœur le plus aimant n’est qu’une vaste armoire. On fait deux tours, et puis voilà. Mais moi je me souviens (et n’en soyez surprise), Je me souviens pour vous de ce que vous faisiez… Vous faisiez (à quoi bon rougir ?)…donc vous faisiez… Des boucles d’oreille en cerise, En cerise de cerisiers.
III
Vous souvient-il d’un soir où vous vous reposiez, Mignonne, sous les cerisiers ?
Seule dans ton repos ! Seule, ô femme, ô nature ! De l’ombre, du silence, et toi…quel souvenir ! Vous l’avez oublié, maudite créature, Moi je ne puis y parvenir. Voyez, je me souviens (et n’en soyez surprise), Je me souviens du soir où vous vous reposiez… Vous reposiez (pourquoi rougir ?)…vous reposiez… Je vous pris pour une cerise ;
C’était la faute aux cerisiers.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Dim 24 Mar - 11:41 | |
| Si vous voulez savoir comment Nous nous aimâmes pour des prunes, Je vous le dirai doucement, Si vous voulez savoir comment. L’amour vient toujours en dormant, Chez les bruns comme chez les brunes ; En quelques mots voici comment Nous nous aimâmes pour des prunes.
II.
Mon oncle avait un grand verger Et moi j’avais une cousine ; Nous nous aimions sans y songer, Mon oncle avait un grand verger. Les oiseaux venaient y manger, Le printemps faisait leur cuisine ; Mon oncle avait un grand verger Et moi j’avais une cousine.
III
Un matin nous nous promenions Dans le verger, avec Mariette : Tout gentils, tout frais, tout mignons, Un matin nous nous promenions. Les cigales et les grillons Nous fredonnaient une ariette : Un matin nous nous promenions Dans le verger avec Mariette.
IV
De tous côtés, d’ici, de là, Les oiseaux chantaient dans les branches, En si bémol, en ut, en la, De tous côtés, d’ici, de là. Les prés en habit de gala Étaient pleins de fleurettes blanches. De tous côtés, d’ici, de là, Les oiseaux chantaient dans les branches.
V
Fraîche sous son petit bonnet, Belle à ravir, et point coquette, Ma cousine se démenait, Fraîche sous son petit bonnet. Elle sautait, allait, venait, Comme un volant sur la raquette : Fraîche sous son petit bonnet, Belle â ravir et point coquette.
VI
Arrivée au fond du verger, Ma cousine lorgne les prunes ; Et la gourmande en veut manger, Arrivée au fond du verger. L’arbre est bas ; sans se déranger Elle en fait tomber quelques-unes : Arrivée au fond du verger, Ma cousine lorgne les prunes.
VII
Elle en prend une, elle la mord, Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle. Mon pauvre cœur battait bien fort ! Elle en prend une, elle la mord. Ses petites dents sur le bord Avaient fait des points de dentelle… Elle en prend une, elle la mord, Et, me l’offrant : « Tiens !… » me dit-elle.
VIII
Ce fut tout, mais ce fut assez ; Ce seul fruit disait bien des choses (Si j’avais su ce que je sais !…) Ce fut tout, mais ce fut assez. Je mordis, comme vous pensez, Sur la trace des lèvres roses : Ce fut tout, mais ce fut assez ; Ce seul fruit disait bien des choses.
IX
À MES LECTRICES.
Oui, mesdames, voilà comment Nous nous aimâmes pour des prunes : N’allez pas l’entendre autrement ; Oui, mesdames, voilà comment. Si parmi vous, pourtant, d’aucunes Le comprenaient différemment, Ma foi, tant pis ! voilà comment
Nous nous aimâmes pour des prunes.
Alphonse Daudet
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Dim 31 Mar - 2:08 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Printemps Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l’ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Victor HUGO (1802-1885) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: POÈMES DE CI DE LA; Lun 1 Avr - 14:49 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Alfred de MUSSET (1810-1857) Venise Dans Venise la rouge, Pas un bateau qui bouge, Pas un pêcheur dans l'eau, Pas un falot. Seul, assis à la grève, Le grand lion soulève, Sur l'horizon serein, Son pied d'airain. Autour de lui, par groupes, Navires et chaloupes, Pareils à des hérons Couchés en ronds, Dorment sur l'eau qui fume, Et croisent dans la brume, En légers tourbillons, Leurs pavillons. La lune qui s'efface Couvre son front qui passe D'un nuage étoilé Demi-voilé. Ainsi, la dame abbesse De Sainte-Croix rabaisse Sa cape aux larges plis Sur son surplis. Et les palais antiques, Et les graves portiques, Et les blancs escaliers Des chevaliers, Et les ponts, et les rues, Et les mornes statues, Et le golfe mouvant Qui tremble au vent, Tout se tait, fors les gardes Aux longues hallebardes, Qui veillent aux créneaux Des arsenaux. Ah ! maintenant plus d'une Attend, au clair de lune, Quelque jeune muguet, L'oreille au guet. Pour le bal qu'on prépare, Plus d'une qui se pare, Met devant son miroir Le masque noir. Sur sa couche embaumée, La Vanina pâmée Presse encor son amant, En s'endormant ; Et Narcissa, la folle, Au fond de sa gondole, S'oublie en un festin Jusqu'au matin. Et qui, dans l'Italie, N'a son grain de folie ? Qui ne garde aux amours Ses plus beaux jours ? Laissons la vieille horloge, Au palais du vieux doge, Lui compter de ses nuits Les longs ennuis. Comptons plutôt, ma belle, Sur ta bouche rebelle Tant de baisers donnés... Ou pardonnés. Comptons plutôt tes charmes, Comptons les douces larmes, Qu'à nos yeux a coûté La volupté ! |
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